Journée internationale des droits de l’enfant : entre inclusion scolaire et contrat d’apprentissage, comment mieux accompagner les jeunes en difficulté ?

Chaque année, le 20 novembre, la Journée internationale des droits de l’enfant nous rappelle un principe fondamental : chaque jeune a le droit à une éducation de qualité, adaptée à ses besoins. Pourtant, en 2025, les inégalités persistent. Entre les difficultés scolaires, les troubles de l’apprentissage, les barrières sociales ou encore les handicaps, des milliers de jeunes restent en marge du système éducatif traditionnel. Face à ce constat, deux leviers complémentaires émergent : l’inclusion scolaire et le contrat d’apprentissage. Comment ces deux approches peuvent-elles se renforcer pour offrir à tous les jeunes, quelles que soient leurs difficultés, une réelle chance de réussir ?

Silhouettes de jeunes enfants, debout en ligne, levant les bras vers le ciel au coucher du soleil. Cette image illustre l’espoir, l’unité et l’inclusion des jeunes en difficulté, dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’enfant.
À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, ces silhouettes de jeunes mains levées vers le ciel symbolise l’espoir, la solidarité et l’inclusion. Elle rappelle l’importance d’accompagner tous les enfants, y compris ceux en difficulté, vers une éducation et une insertion professionnelle adaptées.

L’éducation, un droit encore inégalement accessible

La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), adoptée en 1989, consacre le droit à l’éducation pour tous. Pourtant, en France comme ailleurs, ce droit est loin d’être une réalité pour tous. Selon l'UNESCO, 16 % des enfants dans le monde sont toujours privés d’éducation, un chiffre qui s’aggrave dans les zones défavorisées ou en crise. En France, les inégalités territoriales et sociales pèsent lourdement sur la réussite scolaire : les enfants issus de milieux défavorisés, les jeunes en situation de handicap, ou issus de l'immigration, sont souvent les plus exposés aux difficultés d’apprentissage.

Ces difficultés peuvent être multiples :

  • Troubles spécifiques (dyslexie, TDAH, etc.) qui nécessitent un accompagnement adapté.
  • Difficultés sociales et économiques : précarité familiale, manque de soutien à la maison.
  • Handicap : accessibilité des locaux et des outils pédagogiques encore insuffisante.
  • Barrière linguistique pour les jeunes non francophones.

Pour ces jeunes, l’école peut devenir un lieu d’anxiété plutôt que d’émancipation. Pourtant, des solutions existent, à la fois dans le système scolaire et en dehors, via des dispositifs comme l’apprentissage.
 

L’inclusion scolaire : adapter l’école à tous les élèves

Les dispositifs d’accompagnement individualisé

Depuis 2019, la loi pour une « école de la confiance » a renforcé les mesures en faveur de l’inclusion scolaire. Les Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (AESH) jouent un rôle clé pour soutenir les élèves concernés. En 2025, leur nombre a augmenté de 20 % par rapport à 2020, mais les besoins restent importants. Les ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire) offrent aussi un enseignement adapté, bien que leur répartition inégale sur le territoire limite encore leur impact.

Des inititiatives territoriales permettent également de réduire les inégalités dans les établissements scolaires et d'améliorer. Dans les Hauts-de-Seine, le dispositif Curious Lab a remporté l'Appel à Projets FSE+ «Lutte contre le décrochage scolaire », bénéficiant ainsi d'une subvention européenne pour aider les collégiens. Dans les Bouches-du-Rhône, certans collèges ont mis en place des salles de « décompression » pour les élèves atteints de troubles du comportement, leur permettant de retrouver leur calme avant de retourner en classe.

Le mentorat et le tutorat

Des associations comme AFEV ou Les Petits Débrouillards proposent des programmes de mentorat. Des étudiants ou des bénévoles accompagnent les jeunes en difficulté, que ce soit pour les devoirs, la confiance en soi, ou l’orientation. Selon une étude de l’AFEV, 80 % des jeunes accompagnés retrouvent une dynamique scolaire positive.

Le numérique, un levier d’inclusion

Les outils numériques, comme Lalilo (pour la lecture) ou Khan Academy, permettent aux élèves de progresser à leur rythme. Pour les jeunes non francophones, des applications comme Duolingo facilitent l’apprentissage de la langue. Cependant, 15 % des foyers modestes n’ont toujours pas accès à un équipement informatique adapté en 2025.

Le contrat d’apprentissage : une alternative concrète pour les jeunes en difficulté

L’inclusion scolaire ne suffit pas toujours. Pour les jeunes qui peinent à trouver leur place dans le système éducatif traditionnel, le contrat d’apprentissage offre une voie alternative, combinant formation théorique et expérience professionnelle.

Une pédagogie adaptée aux jeunes en difficulté

L’apprentissage permet d’apprendre un métier tout en étant rémunéré, ce qui motive les jeunes qui ont besoin de concret. En 2025, 70 % des apprentis trouvent un emploi dans les six mois suivant leur formation, un taux bien supérieur à celui des jeunes sortis du système scolaire classique.

En Île-de-France, le CFA Médéric a développé des parcours d’apprentissage adaptés aux jeunes en situation de handicap ou issus de quartiers prioritaires. Résultat : 85 % d’entre eux obtiennent leur diplôme, contre 60 % en formation classique.

Un tremplin pour les jeunes issus de milieux défavorisés

Les jeunes des quartiers prioritaires sont souvent confrontés à un manque de réseaux et de modèles professionnels. L’apprentissage leur permet de découvrir des métiers, se construire un réseau, et percevoir un salaire. En 2025, 1 jeune sur 3 en apprentissage en Île-de-France est issu d’un QPV, contre 1 sur 5 en 2020.

Les jeunes arrivés récemment en France peinent également à s’intégrer dans le système scolaire classique. L’apprentissage leur offre une immersion professionnelle tout en leur permettant d’apprendre la langue. Des CFA comme l’EPIDE proposent des parcours combinant apprentissage du français et formation professionnelle.

Vers une éducation vraiment inclusive

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, il est urgent de rappeler que l’éducation est un droit, pas un privilège. Entre inclusion scolaire et contrat d’apprentissage, les solutions existent pour accompagner tous les jeunes, quelles que soient leurs difficultés. Il reste à les généraliser, les financer, et les faire connaître.

Comme le disait Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » À nous de lui donner raison, en offrant à chaque jeune les clés pour réussir, à l’école comme en entreprise.